Infections liees aux points dacces chez les malades sous dialyse [Pratique]

L’infection arrive au premier rang des causes d’hospitalisation et est la deuxième cause de décès chez les malades sous dialyse

Les points d’accès pour l’hémodialyse et la dialyse péritonéale (DP) sont les principales portes d’entrée pour la bactériémie et la péritonite, respectivement. Les taux d’incidence de la bactériémie liée à l’hémodialyse et de la péritonite liée à la DP sont de 0,42 épisode et 0,3 épisode par annéepatient, respectivement1,2. La dialyse s’accompagne d’un taux de mortalité dû au sepsis de 100–300 fois plus élevé que dans la population générale3.

Les infections liées aux points d’accès peuvent être locales, systémiques ou les deux

Rougeur, sensibilité ou écoulement autour des points d’accès sont des signes d’infection. Par contre, même quand le point d’accès semble sain, il faut procéder à des analyses exploratoires et amorcer une antibiothérapie dès qu’il y a présence de sepsis ou de fièvre.

Le genre Staphylococcus, qui fait partie de la flore cutanée, est le plus souvent incriminé dans les infections bactériennes

Un traitement offrant une couverture contre le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) s’impose pour les infections liées aux points d’accès, étant donné que la dialyse expose les malades à un risque d’infection due au SARM 100 fois plus élevé que dans la population générale1.

Le traitement des infections liées aux points d’accès pour l’hémodialyse inclut l’antibiothérapie et le retrait de l’accès vasculaire ou la mise en place d’un verrou antibiotique

Le retrait de l’accès vasculaire est suggéré dans les cas de bactériémie persistante (≥ 3 j) ou si les hémocultures sont positives à l’égard de S. aureus, Pseudomonas aeruginosa ou Candida. Une antibiothérapie systémique alliée à un verrou antibiotique (instillation d’une solution à demeure renfermant un antibiotique concentré et un anticoagulant dans la lumière du cathéter lorsqu’il n’est pas utilisé) permet de préserver le cathéter dans 50 % des cas et pourrait être appropriée même si ce dernier est à l’origine de la bactériémie4. Une consultation en infectiologie peut aider à établir la durée du traitement et à toute décision relative au retrait du cathéter et à sa réinsertion ou à la fermeture chirurgicale de la greffe artérioveineuse.

Le traitement des infections liées aux points d’accès pour la DP inclut l’antibiothérapie et un possible retrait du cathéter

Le retrait du cathéter est réservé aux cas de péritonite réfractaire ou récurrente, à tous les cas de péritonite fongique et aux infections localisées qui progressent jusqu’à la péritonite ou ne répondent pas aux antibiotiques. Dans la péritonite due aux cathéters de DP, des antibiotiques intrapéritonéaux et une prophylaxie antifongique sont préférables aux antibiotiques systémiques, sauf en présence de signes de sepsis (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.231300/tab-related-content). Il n’est pas nécessaire de passer à l’hémodialyse, sauf si le cathéter de DP est retiré5.

Footnotes

Intérêts concurrents: Aucun déclaré.

Cet article a été révisé par des pairs.

Traduction et révision: Équipe Francophonie de l’Association médicale canadienne

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